RUE DE LA MUETTE est un groupe de chanson inspirée des musiques traditionnelles où se mélange l'univers du cirque et des fêtes foraines. Entre réalité quotidienne et mémoire, Patrick Ochs et sa voix grave témoigne des grands bouleversements de notre époque. Ses textes évoquent l'enfance, un funambule entre deux tours d'aciers, des soldats traversant les ponts, des clowns et des nomades égarés. Tout le spectacle est accompagné de musiques joyeuses qui font taper dans les mains et donnent envie de danser.
"Assez de Pognon ! Cet air me revenait sans cesse en tête, sans que je n'aie eu besoin de l'enregistrer pour m'en souvenir. J'avais tout de suite trouvé les accords sur ma guitare. Plus tard, j'ai écrit des paroles qui me faisaient penser à ces émissions de télé qui ne parlaient que de pognon, de grosses bagnoles, de baraques avec piscines, tous ces symboles de la réussite sociale qu'on nous faisait ingurgiter dès la petite enfance ! « Assez de pognon ! » Je me sentais solidaire avec tous ces gens défavorisés rencontrés aux restos du cœur ou dans les associations qui luttaient contre l'illettrisme, tous ces gens qu'on oubliait, qu'on licenciait, qu'on mettait honteusement sur le pavé !"
Patrick OCHS novembre 2007
Il suffit parfois d'une voix, parfois même d'un souffle, pour que le charisme d'un homme vous saute aussitôt aux oreilles et ne vous lâche plus ; Patrick Ochs, chanteur de Rue de la Muette, dégage ce charme-là, envoûtement puissant tout en coups et en bosses ; hauts et bas vertigineux d'un timbre écorché aux profondeurs aspirantes. Ses chants d'amour plus ou moins désespérés et ses coups de gueule de déçu révolté nous entraînent dans leurs valses un peu folles et toujours libérées. Car ici, l'accordéon n'est ni musette ni vraiment réaliste, il devient presque rock, fait écho aux clarinettes tsiganes et aux guitares manouches. Tout se mêle, et la Rue de la Muette s'agite de sons irrésolus. De temps à autre, une fée slave et inspirée semble même s'être penchée sur le berceau du groupe, qui trace sa route depuis plus de dix ans et publie aujourd'hui sa plus belle réalisation. D'ailleurs, quand Patrick Ochs ose s'attaquer à Comme à Ostende, monument de chanson signé Caussimon et Ferré, on se dit que sa présence vocale n'a pas fini de nous habiter.
Telerama n° 3047 - 07 juin 2008 Valérie Lehoux