C'est
un parcours assez atypique que celui de
Matt Elliott...
Ayant oeuvré sous le pseudo third
eye foundation - figure emblématique de la scène électronique anglaise reconnu pour son
electro atypique teintée de drum'n bass - Matt Elliott se tourne depuis deux albums déjà - the
mess we made (domino records) et drinking songs (ici d'ailleurs...) vers des compositions
beaucoup plus folk délaissant le laptop et les machines - qui vont jusqu'à disparaître sur failing
songs - pour revenir à des instruments plus classiques (guitare, piano, violon...).
Second volet d'un projet entamé avec drinking songs - car c'est bien de chansons qu'il s'agit -
failing songs impose désormais Matt Elliott en véritable songwriter. Matt assume désormais
complètement sa voix et chante des textes très personnels et sombres (que l'on retrouve
d'ailleurs pour la première fois à l'intérieur du livret). Des chansons dont les mélodies subtiles
contrastent avec la dureté des mots car "Failing songs" est un rude constat d'échec.
Les textes
portant en eux le rejet par leur auteur, entre désespoir et colère froide, de l'évolution militaro libérale du monde. Des titres aussi sublimes que mélancoliques, amers et tristes, empreints de musique slave, grecque, et d'ailleurs, parfois ponctués de guitares hispanisantes (la guitare étant désormais l'instrument de prédilection, omniprésente bien que souvent conjuguée à la langueur du violoncelle), parfois proches des sonorités d'un Pascal Comelade à ses débuts (un artiste que Matt avoue pourtant ne pas connaître) ou encore d'un Dimitri Chostakovitch.
Failing songs est de ces disques que l'on apprécie ensemble et plus encore seul, un album qui vous tient et ne vous lâche plus, de ceux que l'on ne range pas car leur place est juste à côté du lecteur, à portée de main. Une musique de fête triste qui pourtant allège le coeur de son auditeur...