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Il a chanté longtemps, il a écrit beaucoup sous couvert de la troupe « La tordue ». Il a peint, dessiné, croqué sous d’autres couvertures…encore. Toute sa vie est couverte d’un tas d’amis, d’avis, de gens, de groupes, de bandes. Il a brassé du collectif jusqu’à l’usure des bras. Du temps de la Tordue il s’immisçait dans la peine doublement payée par ses frères au teint basané. Il s’inocule des malheurs voisins.
Enfin le voilà seul… son chant est apaisé, pas l’ombre d’une amertume…
On entend dans son texte du Nougaro regrettant de ne pas être noir dans des vapeurs jazzys.
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On entend quelque que chose d’un regret que l’amour des siens console et toute sa famille rôde à ne pas le laisser choir… veinard! On les entend…femme, enfants…
Ce Morel a belle figure, mais son cœur est bossu comme un zébu malgache.
Étrange contradiction de cet animal difforme sans qui Madagascar ne serait qu’un désert.
Et dans ces mots; pareil, le Morel veut être utile, tranquillement utile, Mortel. Il dénonce sans colère, mais en y mettant les formes, le fond monétaire etc… Du sens et du son …en voilà.
Il s’accroche à tout ça en tricotant des mots fidèles à ce qu’il est. Plus une voix qu’un chant, plus papa que père et plus aimé qu’ami. Mais aussi plus révolté que rebelle, plus tendre peut-être que doux, ça nous le rend subtil à défaut d’être en lettres rouges à L’Olympia …on attend quand même. |
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