Karimouche Interview de Karimouche dans les loges de la Bobine après le concert par Hélène et Elodie Une débutante?....loin de là, Karimouche
c'est un mélange de cultures, d'univers artistiques...un métissage d'une expérience
plus que variée. Costumière, comédienne, danseuse, auteure, La Bobine a
accueilli une petite bonne femme qui ne fait pas que chanter. Sa musique? c'est aux côtés de Germain Samba,
batteur de Mei tei Sho qu'elle s'est construite. Elle s'inspire de la
chanson française et n'oublie pas non plus sa culture hiphop. Elle investit
la scène où se mêlent dans ces textes émotions, humour et talent.
Karimouche c'est le"choc des cultures".
Au départ, je suis comédienne, j’étais au Nombril du Monde à Lyon. Après j’ai travaillé avec la Cie Käfig où c'était danse et création sur Terrain Vague, entre autres...Je chantais déjà, mais c'était pas ma priorité. Depuis le mois de septembre j'ai tout arrêté pour pouvoir m'y mettre. La maquette était faite mais ce
qui m’intéressait avant tout c'était de faire des
concerts...d'abord pour la faire évoluer, ensuite, pour se
trouver artistiquement. Et c'est ce qu'on a fait. Ensuite toutes les
rencontres musicales ont aboutit à cette formation et la ligne
artistique s'est construite. Ça donne un mix entre acoustique,
électro et musique de rue. Et d'où vient ton envie de passer du métier de comédienne, à la musique?
Ceci dit, je suis un peu une habituée de ce genre de virage. Avec Käfig quand on m'a pris dans la compagnie, le chorégraphe, Mourad Merzouki m’a vu plusieurs fois au théâtre. Ce qui lui a plu dans mon jeu c'est que je parlais énormément, tout en ayant une grande expression corporelle. C'est ce qui l'a séduit et il m’a proposé ce challenge de ne plus parler sur scène. Le but était d'aiguiser toutes les disciplines. Ce projet là, j'ai vraiment envie que toutes mes expériences vécues donnent ce que je donne. L'artistique est un tout, avec mon parcours, comédie, danse, costumes, écriture, je veux que mon projet soit le résumé de tout ce que j'ai appris, un tri de tout ce qu'ai j'ai envie de partager
Ta chanson D'abord est une reprise de Brel. Tu en as changé le texte. Tu racontes une autre histoire en suivant la trame de la chanson malgré tout.... Pourquoi cette chanson là? K: Pour le titre! Celle de Brel s’appelle Ces Gens Là, et j'aime les gens,
j'aime les observer, j’aime parler d’eux. Mes gens c'est tout le
monde, mes proches et ceux que je ne connais pas...Brel parlait des gens qui
l’entouraient, moi je parle des gens qui m’entourent. Mais je collabore aussi, avec des personnes comme Jacques Chambon, qui est metteur en scène à qui j'ai commandé Firmin. Le thème, l’histoire d’une prostituée du début du siècle, me plaisait et je voulais en faire une chanson que je lui aie demandée. Je travaille aussi avec des slameurs dont un, Lionel Lerch, que j'aime beaucoup et avec qui j’affute mon écriture, un travail ciblé, qui m’aide à désamorcer mon boulot.
K: Ca dépend vraiment des chansons. Certaines j'écris, d'autres je fais la rythmique et les mélodies comme Les Parasites que j'ai créée en faisant toutes les voix. Puis on reproduit et arrange avec les propositions des musiciens.
Il y a une grosse part d'interprétation
dans tes chansons, est ce que tu tendrais à théâtraliser un peu plus la
scène? Je créée, je me cherche et je me trouve!
Et t'as joué dans des grosses
salles ou t'as réussi à retrouver cette intimité? |
Et le principal c'est de garder le sourire... K: Exactement...et le ridicule ne tue pas…surtout ça…une fois que t'as compris ça...c'est tout bon! Si t'avais à définir ton style? Du fait que je sois rebeu aussi, on m'associe facilement au Rnb ou hip hop. C'est pas parce que t'as grandi dans un quartier que tu n'écoutes que du hip hop ou du Rnb! J'ai été éduquée dans la chanson française, j'ai un oncle qui était aimait passionnément Léo Ferré et petite, j'écoutais Aznavour et Brel avec mon père et la musique orientale aussi était présente. On est attaché à un espèce de cliché et ça m'énerve. Souvent on te met une étiquette et quand on n’arrive
pas à te ranger dans un tiroir précis ça dérange. Avec nous, c'est ce qui se
passe, on ne peut pas me mettre d'étiquette parce que tout ce que je suis,
c'est ce que je fait. Ce que j'essaie de faire c'est de ponctuer, pour moi ma musique c'est une ponctuation. Quand on interprète un texte, si t'es triste et qu'à l'autre couplet t'es heureux, faut que ça sente dans la musique. C'est vraiment ma direction artistique, je veux ponctuer je veux que ça groove...il se foutent de moi d'ailleurs parce que je veux que ça grooooove [avec l'accent sur ouuuuve] partout...C'est lent c'est pas grave j'veux qu'ça groove!
On sent effectivement des espèces
de fenêtres au milieu des chansons.... Au début de mes concerts, j'étais plus timide. Au théâtre j'avais beaucoup de textes, mais y'avait pas un retour, pas un pied de micro ça rend la scène très differente. En plus, tu te sens toute nulle, tu te dis ollallala les gens ils vont me juger...! et après au fur et à mesure ça vient. On s'est rodée pendant 15 jours dans un petit café théâtre à Lyon, Les Vedettes Secrètes, qui nous on programmés ce qui nous a permis d'être vraiment à l'aise....
Pourquoi ce passage de la
comédie à la chanson t'as rendue si timide, c'est parce que tu
présentais ton propre travail justement?
Comment tu vois tes futurs projets
?
K: Je préfère la scène, mais j'aime aussi beaucoup le studio. Je m’y plais parce que ce n’est pas un univers complètement inconnu puisque je fais des doublages de voix depuis quelques temps déjà Et je travaille en permanence avec
mon ordi, ma carte son et mon micro ce qui me rapproche du travail studio. Il faut aussi trouver le juste
équilibre entre beat box et les machines .On cherche encore plus de
mélodies et d'autres nouveaux sons électros. K: Merci à vous!
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